lundi 10 août 2009

On fera comment quand il n'y aura plus de pétrole?

C'est fou comme l'esprit peut divaguer quand on lui lâche la bride.

Trois jours à passer à l'étranger cette semaine, une revue sur un présentoir de la salle d'embarquement de l'aéroport de Toulouse-Blagnac que j'attrape sans a priori aucun, un article sur les "Territoires dynamiques dans Midi-Pyrénées", et voilà, c'est parti pour le délire.

Quatre paragraphes de l'article en question déclenchent tout le mécanisme.

Le premier vante le plus haut viaduc du monde qui a permis de désenclaver Millau grâce à un axe Paris-Méditerranée plus court, plus fluide et moins coûteux que les autres itinéraires; cela a "boosté" l'économie locale et la crise économique ne semble pas toucher cette région.

Le deuxième paragraphe nous narre une autre histoire, celle de la Mecanic Vallée qui, elle, entre Figeac et Decazeville, étant tournée vers la métallurgie et les équipements dans l'aéronautique et l'automobile, accuse le coup consécutif à la sérieuse baisse de régime de ces secteurs.

Le troisième paragraphe nous mène du côté de Castres et Mazamet, deux cités qui ont connu le déclin industriel mais qui ont su prendre le tournant des nouvelles technologies et notamment ce que l'on appelle les "autoroutes de l'information".

Enfin le dernier paragraphe traite d'un centre de déconstruction d'avions situé près de l'aéroport de Tarbes-Lourdes.

Mélangez le tout et vous obtenez ce qui suit (enfin, chez moi du moins)

Donc un viaduc permet de "booster" l'économie d'une région en y amenant plus de trafic routier, cependant les entreprises qui travaillent dans l'aéronautique et l'automobile souffrent, par ailleurs on commence à parler de plus en plus d'activités qui "défabriquent" et, pour couronner le tout, le secteur qui semble s'en sortir le mieux parait être celui du virtuel (les fameuses autoroutes de l'information ne sont pas vraiment tangibles...)

Ajoutez à cela que, d'après certaines sources sûres, la plupart des puits de pétrole de la planète auraient déjà atteint leur pic de production et celle-ci commencerait donc à stagner, voire décroitre. De plus, augmenter les capacités de production de manière sensible serait illusoire pour différents motifs: techniques, politiques, écologiques, etc.
Par conséquent nous nous acheminerions inéluctablement vers une pénurie annoncée de carburant dans les prochaines décennies, pour ne pas dire dans les prochaines années (ne soyons pas pessimistes)

Que va-t-il advenir de notre fameux viaduc de Millau, quand le prix de l'essence sera à un tel niveau que la majorité de la population voyagera virtuellement parce qu'elle n'aura plus les moyens de se déplacer et que de toute façon plus personne ne pourra plus s'acheter de voiture à un prix décent (acier, plastique, essence, tout cela va coûter de plus en plus cher)?

Quand je regarde pas loin de moi, la ville de Toulouse est une grande crêpe étalée le long de la Garonne et du canal, avec quelques rares immeubles dépassant les dix étages par-ci par-là, et sa zone d'influence s'étale sur des dizaines de kilomètres à la ronde, c'est-à-dire que des dizaines de milliers de "toulousains" font des dizaines de kilomètres aller et des dizaines de kilomètres retour afin de se transporter de leur domicile à leur travail et réciproquement.

Que va-t-il arriver à tous ces braves gens (dont je fais partie m...) quand leur budget essence sera égal au double de celui consacré à la nourriture?

Si vous en avez l'occasion, voyagez maintenant tant qu'il en est encore temps, parce que quand le billet d'avion Paris-Marrakech en low cost sera identique au prix actuel d'un Paris-Tokyo en business class, alors il ne vous restera que le Maroc dans Second Life pour vous dépayser.

2 commentaires:

Baptiste a dit…

Tu fais comme moi, je vis au centre de Lille, je travaille dans l'associatif.

J'ai un vélo qui me permet d'aller un peu partout à condition d'utiliser le train et le métro comme il faut. Je suis même parti en vacances en vélo récemment (j'ai du rentrer plus tot parce que j'étais malade, mais c'est une autres histoire).

Géd a dit…

Habiter en centre-ville, plus facile à dire qu'à faire, surtout à Toulouse!
Et en plus, quand on travaille à 30 km du centre-ville et que le conjoint bosse dans la banlieue presque à l'opposé ça ne résoud en rien le problème du transport, même avec des vélos!